Carter Dautremont, le succès loin du monde
A la manière d'un Banksy, Carter Dautremont, peintre autodidacte, entretient le mystère autour de son parcours artistique. Il laisse filtrer de maigres éléments aux professionnels curieux et têtus de mon genre. Né au début des années 70, d'une mère New-Yorkaise et d'un père cannois, Carter passe une grande partie de son temps entre la French Riviera comme il aime le dire et Londres où il a fondé une famille. On pourrait penser que Carter Dautremont fait son cinéma en étant si avare d'informations. Pourtant il n'en est rien. Ce peintre laisse entendre que le succès et le milieu de l'art lui font peur. Il préfère s'en détacher et en quelque sorte repartir de zéro en changeant de nom à chaque exposition ! Tout remettre à plat pour tout remettre en cause car c'est bien de cela qu'il s'agit. Absent de tout vernissage ou autre manifestation artistique, ce peintre prolifique qui expose depuis presque vingt ans laisse paraître une certaine mélancolie. Sa nouvelle série d'un style néo pop construite autour de références personnelles et populaires révèle dans des tonalités vives voire fluo la nostalgie de toute une génération. Chaque création est bordée d'un encadrement noir de style hollandais faisant partie intégrante de l'œuvre et contrastant avec la partie centrale qui bénéficie d'une certaine luminosité. Sombre et gai à la fois, il se pourrait que le travail de Carter Dautremont lui ressemble.
Marie Jousse, galeriste